S'amuser à apprendre: des explications simples en quelques dizaines de ligne sur les concepts scientifiques et des projets et tutoriels en électronique, domotique, informatique, rétrogaming, etc.
9 Mars 2020
Alors, le coronavirus, pas dangereux ? Pas plus dangereux qu'une grippe ? A-t-on raison de s'inquiéter ? Et puis c'est quoi, exactement ? Un point sur l'ennemi public numéro un du moment.
Les coronavirus composent une "famille" de virus peu étudiée car, le plus souvent, ils se contentent de donner des rhumes aux personnes contaminées. L'Homme ne dispose que des vaccins pour lutter contre les virus, hormis des antiviraux pour certains virus comme celui de la grippe saisonnière par exemple, qui lui est bien connu. En effet, les antibiotiques ne fonctionnent que contre les bactéries, et pas contre les virus. Malheureusement, si un vaccin aide à ne pas tomber malade ou empêche de tomber malade, il n'aide pas la guérison. De plus, nous ne disposons pas encore d'un vaccin contre ce coronavirus spécifique. Enfin, un virus peut muter (changer un peu son code génétique) et cette mutation peut rendre moins efficace un éventuel vaccin, voire le rendre totalement inefficace.
Les symptômes des personnes touchées par le coronavirus ressemblent à une grosse grippe. Mais ce coronavirus est un peu plus contagieux qu'une grippe saisonnière classique: on estime qu'une personne contaminée par le coronavirus va contaminer 2,2 personnes en moyenne, contre 1,3 en moyenne pour le grippe saisonnière (le plus souvent des personnes non vaccinées) (source OMS). A titre de comparaison, la gastro-entérite c'est 18 personnes contaminées en moyenne pour un seul malade.
De plus, là où la grippe saisonnière tue 0,2% des malades en France, le coronavirus tue autour de 3,4% des personnes contaminées au niveau mondial, soit beaucoup plus que la grippe mais loin d'Ebola et de ses 25% de morts. Autrement dit, statistiquement, avec la grippe saisonnière vous avez 2 morts pour 1000 malades, et avec le coronavirus vous avez 34 morts pour 1000 malades (source OMS toujours). Mais attention, ce deuxième taux est à prendre avec des pincettes car il existe très probablement des personnes qui sont asymptomatiques ou qui ne sont pas recensées comme malade du coronavirus, ce qui signifierait que le taux de létalité est surestimé.
Ce ne sont donc pas ces deux taux qui inquiètent à travers le monde.
Ce qui semble inquiéter au plus haut point l'OMS réside essentiellement dans deux aspects:
Il s'agit d'un virus à ARN donc, par nature, il a une plus grande probabilité de muter qu'un virus à ADN, c'est-à-dire de modifier "par accident" son code génétique. En effet, l'ARN est une molécule moins stable que la molécule d'ADN. Et une mutation, si elle peut créer une souche moins dangereuse et/ou moins contagieuse, peut aussi produire l'inverse... De plus, en cas de mutation, il y a des chances que les recherches en cours sur un vaccin ou un antiviral spécifique soient devenues au moins en partie caduques, et qu'une partie du travail soit à recommencer...
Mais le danger le plus important est la proportion de malade nécessitant une hospitalisation. En effet, contrairement à la grippe saisonnière qui nécessite d'hospitaliser une infime partie des malades (autour de 0,2% en France), on estime pour l'instant à près de 20% les cas de coronavirus nécessitant une hospitalisation. Si les personnes infectées se comptent en grand nombre, le risque est de saturer les hôpitaux, qui ne pourront plus soigner ni les malades du coronavirus ni les autres malades ni les blessés, comme en Italie du nord ou en Chine... Or, nous n'en sommes qu'au début de l'épidémie en France.
Portez-vous bien.
http://science-facile.fr/article-l-auteur-de-ce-blog-52994158.html
Voir le profil de Sly sur le portail Overblog